J'ai commencé la photographie dans les années 70, sans savoir ce que je prenais réellement. Je déclenchais à tout va pour voir? Le genre humain m?intéresse et je pense que la magie de la vie c?est la rencontre. La photographie c?est pour moi aller à la rencontre de l'autre, des gens simples. A travers elle, j?y ai trouvé un mode d?expression qui me convient, la photo ne me lâche jamais. Le pouvoir du regard, de l?indépendance m'émeut. Assez vite j?ai commencé à avoir des certitudes sur l?acte photographique et à trouver une résonance, un écho avec la personne photographiée. Il y a une poésie dans les images. J?ai besoin de sentir ce que je souhaite faire, avoir des prédispositions et les images viennent toutes seules. Quand je photographie des portraits de personnes, j?essaie de leur donner une dignité. Les gens deviennent assez proches même si parfois le portrait peut être un affrontement. L?image apparaît comme un révélateur de scènes de vie, invisibles ou pas. Je photographie des sujets où la rencontre et l?échange avec l?autre prennent le dessus et où chacun se retrouve grandit. J?ai besoin de me poser un instant, de rentrer en contact avec la personne photographiée. C?est un enrichissement mutuel, un partage avant tout. Une rencontre souvent éphémère mais riche. D?autres images sont chipées au hasard de mes pas. Le laboratoire a été le vrai point de départ de la photographie. C?est un espace d?invention où il s?agit de trouver des noirs profonds. L?image est pour moi la réalisation d?un acte combatif qui reflète les déséquilibres et les inégalités sociales que vivent certains d?entre nous. Les images parlent avant tout de nous mêmes en se réfléchissant tel un miroir. J?apprécie aussi des moments particuliers réalisés au hasard des scènes de la vie quotidienne, des moments de pures beautés. La photographie est avant tout une affaire d?engagement. ph. stimaridis