Je m'appelle Anne-Sophie Mauffré-Rochelet, et je suis née en 1972, à Paris. J'aime me définir comme une raconteuse d'histoires, en utilisant ce que je perçois, et qui ne se voit pas. L'appareil photographique est un outil parmi d'autres.

Issue d'une formation bac + 5 en Arts et Industries graphiques à l'école Estienne, je suis salariée durant 10 ans à Prisma Presse. Un tour du monde en solitaire m'ouvre le champ des possibles.

Le moment déclencheur est celui de partir à la recherche d'enfants rencontrés lors du tremblement de terre de Gölcük en 1999 et de les retrouver 2 ans après, juste avec une photographie d'eux parmi les décombres sur les marches d'un lycée. Ce moment change ma vie. Le métier de photographe s'impose ainsi naturellement à moi, à travers les synchronicités mais aussi les rencontres, notamment à deux pas de chez moi, avec ma voisine et amie parisienne, Régine, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Petite fille âgée de 8 ans quand je la rencontre, je tombe en amour pour elle et lui serai fidèle jusqu'à sa mort. Régine meurt paisiblement à son domicile où elle est née, à l'âge de 107 ans. Je vis notre amitié et son accompagnement comme un véritable accomplissement.

De cette jolie amitié nait un livre sonore, intitulé «Souvent, Régine oublie». L'ouvrage reçoit le coup de coeur des libraires, notamment dans le réseau FNAC, et un prix radiophonique pour un concours lancé sur France Inter dans l'émission de Sandrine Mercier. C'est ce travail, initialement refusé par les maisons d'édition, qui au final engendre mes futurs contrats en économie sociale et solidaire. Personnellement, je suis très soutenue par ma famille. Professionnellement, je me sens, grâce à ce parcours, ancrée et à ma juste place.

Je signe dans l'année qui suit mon premier "gros" contrat institutionnel avec UNA, un des plus gros acteurs français du maintien à domicile, fédérant quelques 800 structures, et me spécialise dans la prise de vue au sein du secteur médico-social durant 5 ans. Par la suite, la vie m'offre l'opportunité de travailler en extérieur, sur des sujets liés au terroir. Germe progressivement l'envie de quitter Paris pour la Province.

J'aime réaliser des sujets frais et engagés (écologie, slow life, enfance, droits des femmes, spiritualité) et conjugue sujets au longs cours personnels, commandes institutionnelles (handicap psychique, prévention des risques psycho-sociaux) et séries de reportages pour la presse.

Aujourd'hui, je vis dans le Sud Ouest de la France, aux portes de la vallée de la Vézère. Je continue mon chemin intérieur en vivant en Dordogne à côté du Village des Pruniers et bénéficie des enseignements de Pleine Conscience offerts par la communauté bouddhiste zen fondée en 1982 par Thich Nhât Hanh et Soeur Chân Không.

Ma vocation est de mettre en avant les oubliés de notre société et de rendre visibles les personnes occultées par les media, de capter l'étincelle de vie, même dans les situations les plus difficiles.